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Farébersviller : «Recruter de jeunes imams, en phase avec la société»

Ce dimanche, une cinquantaine d’imams se sont retrouvés à la mosquée de Farébersviller pour une journée de formation proposée par le CLIAP. Nous avons rencontré le président, Mohamed-Hicham Joudat.

La question de la formation des imans est souvent évoquée, notamment depuis les attentas subis par la France. Que proposez-vous au Conseil lorrain des imams, aumôniers et prédicateurs ?

« Cette problématique est à la fois ancienne et récente. Jusqu’à ces dernières années, l’arrivée des imams en France n’était pas structurée. Certains arrivaient en étant formés dans leur pays, d’autres en recevant des enseignements en France. Rien n’était vraiment clair. Nous n’avions pas d’instance officielle de formation. Aujourd’hui, le conseil garantit une formation continue des imams installés en France. Notre association existe depuis 3 ans et nous en sommes à notre 11e séminaire. »

Bientôt des formations d’imams en France

Comment sont choisis les sujets abordés ?

« Les thèmes choisis sont centrés sur des choses pratiques. Aujourd’hui, par exemple, nous abordons le sujet de la communication. Avec les fidèles mais aussi en direction du grand public. Nous parlons des outils que nous pouvons utiliser mais aussi de la nécessité de parler la langue française. »

Existe-t-il une formation religieuse des imams en France ?

« Nous sommes en train de développer cet aspect. Depuis quatre ans, les imams français sont accueillis dans un centre au Maroc pour une formation bilingue. Elle résulte d’une convention passée avec l’État français. Le premier contingent doit sortir en septembre. Deux d’entre eux sont Lorrains. Nous espérons ouvrir un centre en France dans les prochains temps. Peut-être en France à l’occasion de la construction de la mosquée de Metz mais aussi à Évry. Nous attendons beaucoup de ce dispositif. »

C’est quoi être imam aujourd’hui ?

« Un bon imam en France doit pouvoir répondre aux questions qui lui sont posées. Que ce soit en matière d’interrogation sur l’islam ou sur la vie courante. C’est pour cela que nous essayons de recruter de jeunes imams. Qu’ils puissent partager leur expérience avec la jeunesse d’aujourd’hui en puisant dans le quotidien qu’ils partagent. »

L’imam doit finalement adapter son discours à son environnement…

« Absolument. En s’inspirant des textes sacrés et de versets, il peut soulever des problèmes de société qui touchent la ville ou le quartier dans lequel il exerce. »

« L’islamiste radical ne vient pas à la mosquée »

Existe-t-il encore en Lorraine des salles de prières clandestines ?

« Très peu par rapport à d’autres régions. D’abord parce qu’il existe plusieurs mosquées construites depuis des années mais aussi parce que notre religion est présente depuis longtemps sur le sol lorrain. »

Comment se place le conseil vis-à-vis de la radicalisation ?

« En 2016, quelques semaines avant les attentats, nous avons accueilli le président des imams de Belgique pour parler de radicalisation. Une dérive inacceptable contre laquelle nous luttons bien évidemment. A Farébersviller, l’iman Mohamed Fakhrdin travaille sur cette question avec la municipalité et s’attache à ouvrir les portes de la mosquée aux écoliers et aux habitants pour faire découvrir notre religion et ses préceptes qui sont bien loin de ce qui est mis en avant par les personnes radicalisées. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’un islamiste radical ne se rend jamais à la mosquée. Le discours prôné est à l’opposé de ses convictions. De plus, la communauté est très attentive aux dérives possibles. »

Emilie PERROT.

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